Les technologies d'hébergement infonuagiques (cloud) sont largement déployées, remplaçant dans une mesure considérable les solutions d'hébergement traditionnelles. Contrairement à l'hébergement traditionnel, les ressources ne sont pas déployées sur un seul serveur avec le Cloud, mais sur un réseau de serveurs connectés qui peuvent être situés à différents endroits dans le monde. Cette pratique permet une plus grande flexibilité, des économies grâce à un modèle basé sur l'utilisation réelle, ainsi qu'une plus grande fiabilité puisque le réseau peut s'adapter en cas de défaillance matérielle de l'un des serveurs.
Nombreuses sont les entreprises qui choisissent d'opter pour une solution d'hébergement infonuagique publique sans se questionner sur les autres options disponibles ainsi que les avantages et inconvénients de chacune de ces options.
Voici 5 enjeux du Cloud public que votre entreprise devrait considérer avant d'implanter une solution, soit-elle aussi connue que celles d'Amazon, Google ou Microsoft.
1. Dépassements de coût
Les coûts d'implantation et de gestion d'une solution de Cloud public sont malheureusement souvent sous-estimés par les entreprises. Cette estimation peut entre autres être faussée par le peu d'information disponible pour permettre une analyse complète des ressources nécessaires. La mise en place est souvent l'un des éléments pour lesquels des dépassements de coûts sont observables ainsi que l’utilisation réel des données sortante (Egress) et du stockage.
En effet, il peut arriver que les entreprises aient besoin d'instances de VM ou de stockage supplémentaire pendant la mise en place des applications dans le Cloud. Ces coûts ne sont habituellement pas pris en considération lors du choix de la solution et ils s'ajoutent à la facture prévue pour la durée où les ressources supplémentaires sont nécessaires.
2. Complications à la sortie
Plusieurs fournisseurs de Cloud public jumellent leurs services de façon à créer une offre unique qui leur est propre et qui peut entraîner des complications dans le cas où un client souhaiterait quitter leur solution pour une autre. Il peut donc s'avérer difficile
de changer de fournisseur d'hébergement lorsque ces mesures sont en place. Certains d'entre eux appliquent d'ailleurs des frais pour la bande passante utilisée lorsque le client veut récupérer ses données, fermant ainsi technologiquement et économiquement la porte aux clients désireux de quitter.
3. Lenteurs dues à la distance
Comme l'ensemble des ressources d'une entreprise ne seront pas migrées dans le Cloud, le transfert des données entre les différents centres de données, local et Cloud, peut occasionner une latence entre les applications et les données hébergées dans le Cloud. Dans un modèle de Cloud public, le choix de la localisation des centres de données existe, mais peut s'avérer limité, en particulier dans des solutions en mode hybride.
Comme les centres de données ne se retrouvent pas nécessairement aux endroits les plus propices pour l'entreprise, les interactions entre les différents systèmes situés à divers endroits nécessite une évaluation en amont afin de déterminer les risques de latence ainsi que la latence tolérée par les différentes applications de l'entreprise.
Si la latence est trop élevée, elle risque de créer des ralentissements perceptibles de la part des utilisateurs ou encore la perte de connexion à certaines applications, lorsque la latence dépasse leur seuil de tolérance. Dans un contexte de géolocalisation, la restriction des options pour l'entreprise peut entraîner des conséquences réelles sur la qualité de service pour les activités qui nécessitent des transferts importants de données comme la génération de rapports ou le traitement de tâches en lot (batch).
Cet enjeu est principalement constaté lors de l'interaction entre des applications locales et des ressources éloignées.
4. Gestion du risque
En ayant recours aux géants de l'hébergement public, de nombreuses entreprises entretiennent un faux sentiment de sécurité. Certes, ces grands fournisseurs ont de hauts standards de sécurité, mais plusieurs ignorent que le contenu demeure la responsabilité exclusive du client alors que les hébergeurs se dégagent de toute imputabilité.
Si la responsabilité du client n'est pas l'apanage exclusif du Cloud privé, c'est le sentiment factice de sécurité qui peut poser problème puisque les clients risquent alors de négliger certains aspects sécuritaires en croyant le tout pris en charge par le fournisseur.
5. Rigidité du modèle
Comme les solutions de Cloud public offrent des forfaits définis, elles peuvent parfois manquer de flexibilité en ce qui a trait aux ajustements relatifs à la performance. Cette fixité peut entraîner des interruptions de service dues à un manque de performance nécessitant un changement d'instance.
Pour illustrer cette rigidité, on peut penser à des tailles de vêtements. On peut souhaiter allonger les manches d'un veston sans nécessairement avoir besoin d'en élargir les épaules. Dans le cas d'un Cloud public, une entreprise n'a pas la flexibilité de gérer de façon granulaire les ajustements nécessaires à sa performance. L'ajout de CPU correspond donc automatiquement, dans certains cas comme AWS, AZURE et Google, à l'ajout de mémoire et vice-versa.
Cette situation peut occasionner des frais excédentaires imprévus puisque certaines applications sont facturés en fonction des CPU. La facture de maintenance logicielle peut ainsi se révéler plus salée même si le client n'avait en fait qu'un besoin de mémoire supplémentaire et que la capacité n'est pas entièrement utilisée.
Le Cloud public comprend des caractéristiques intéressantes qui lui permettent de répondre aux besoins de plusieurs entreprises. Il importe cependant de garder en tête que cette solution n'est pas appropriée pour toutes les applications et qu'elle ne répond pas à tous les besoins spécifiques à chaque entreprise.
C'est pourquoi une véritable analyse des différentes solutions disponibles sur le marché est recommandable afin d'identifier celles qui pourraient convenir à la réalité de votre entreprise.