Sonder les entreprises canadiennes depuis maintenant trois ans, comme nous le faisons chez NOVIPRO avec la firme Léger, comporte plusieurs avantages. Nous pouvons notamment suivre l’évolution des comportements et des opinions concernant les sujets de l’heure en matière de technologie. Le cas de la cybersécurité mérite qu’on s’y attarde.
Au cours des dernières années, on peut dire que les entreprises étaient dans une sorte de déni, la grande majorité considérant être à l’abri de telles attaques. Aujourd’hui, le discours change et la cybersécurité, avec les nombreux cas qui font ― ou non ― les manchettes, ne peut plus être ignorée. D’ailleurs, de plus en plus de moyennes et grandes entreprises canadiennes considèrent qu’il s’agit d’un enjeu réel (croissance de 11 % à 39 % en trois ans) mais malgré cela, on constate que le quart des entreprises n’ont toujours pas de plan de relève en cas de brèche et on note une baisse des audits de sécurité!
Autre fait saillant : les cyberattaques constituent cette année un sujet tabou dans la moitié des entreprises. En effet, seulement 49 % de celles-ci communiqueraient avec leurs clients si elles étaient victimes d’une attaque. Pourtant, au cœur d’une brèche informatique se trouvent les précieuses données des clients, des employés et, potentiellement, de toutes les parties prenantes d’une organisation. Les entreprises ne peuvent nier leur responsabilité. Non seulement doivent-elles démontrer leur efficacité à rétablir la situation en toute transparence, mais également leur empathie envers les victimes. Un plan de relève, comportant un volet sur la communication, devient clé.
Avec la transformation 4.0 en cours, les entreprises ont une raison de plus de prendre la sécurité au sérieux, sans quoi elles s’exposent à de graves risques. Autre motivation majeure : la récente Loi sur la protection des renseignements personnels et les documents électroniques (la « LPRPDE ») qui oblige désormais les entreprises à changer leurs pratiques en cas de cyberattaque. Après le Règlement général sur la protection des données (le « RGPD ») en Europe, c’est au tour du gouvernement canadien de renforcer les contrôles.
L’intelligence artificielle à la rescousse?
Notre étude démontre par ailleurs un engouement de plus en plus marqué pour l’intelligence artificielle (IA). Le tiers des entreprises prévoit investir en IA au cours des deux prochaines années. Au Québec, cette proportion grimpe à 42 %, représentant une hausse de 83 % par rapport à 2017. Voilà qui démontre que la démocratise, ce qui annonce de belles transformations, notamment au chapitre de la productivité, de la compétitivité et de l’augmentation de la valeur de nos entreprises.
Finalement, si on combine l’IA à la cybersécurité, on obtient quelque chose de fort intéressant. L’IA peut être l’alliée des entreprises pour les aider à détecter les cyberattaques en temps réel. En effet, parmi les nombreuses avancées, les techniques d’analyse des comportements des usagers ont la capacité de détecter des anomalies, et peuvent ainsi permettre de prévenir les attaques et réagir efficacement.
Le duo IA et sécurité a donc un bel avenir. Nous accompagnons d’ailleurs depuis 25 ans nos clients de tout secteur.
Par Yves Paquette
Président et co-fondateur de NOVIPRO
À propos du sondage NOVIPRO/Léger
Pour la 3ème année consécutive, NOVIPRO et Léger ont dressé un portrait des TI dans les entreprises au Canada. Le sondage a été réalisé en ligne du 1er au 21 novembre 2018, auprès de 476 décideurs (300 en TI et 176 d’autres secteurs). Tous les répondants étaient à l’emploi d’entreprises canadiennes de grande (500 employés et plus) et moyenne (100 à 499 employés) taille.