Les grandes percées permises par l’usage judicieux des données massives (Big Data) ne cessent de fasciner. Les entreprises qui se lancent dans la valorisation des données arrivent maintenant à prédire les comportements de leurs clients, à prévoir les tendances et, dans bien des cas, à augmenter leurs ventes. Pourtant, un nombre important de sociétés canadiennes regardent passer le train, révèle un nouveau sondage de Léger. En découvrant ces données, je n’ai pu m’empêcher de faire une analogie avec le milieu scolaire et de constater qu’en matière de TI, certains élèves en arrachent plus que d’autres, comme en fait foi le fort taux de « décrochage informatique » dans les entreprises du Canada.
Selon le sondage effectué en décembre auprès de 312 organisations canadiennes de plus de 100 employés, 11 % d’entre elles comptent des infrastructures technologiques minimales ou désuètes. Plus inquiétant, 13 % des répondants affirment que les TI sont un mal nécessaire et 24 % n’ont pas de plan de relève en cas d’attaque informatique, pourtant une éventualité hautement probable. Ces chiffres révèlent un groupe important d’organisations que nous pourrions qualifier de « décrocheurs informatiques ».
Le problème, c’est que les changements technologiques s’accélèrent à vitesse grand V. La majorité des nouveaux joueurs qui arrivent sur le marché choisissent des systèmes agiles et profitent des retombées qu’ils génèrent. On a fait grand bruit de Netflix qui a finement analysé les comportements des internautes avant de proposer House of cards, une série sur mesure qui a séduit des millions d’amateurs. On aurait toutefois tort de penser que les gains découlant des données massives ou des solutions infonuagiques (cloud) ne sont réservés qu’aux grands joueurs ou aux sociétés œuvrant dans des domaines de pointe. Je pense notamment à cette entreprise de vente au détail de tracteurs de ferme avec qui on réfléchit à mettre au point un système permettant d’anticiper les ventes en fonction… de la pluie et du beau temps. Un savant croisement entre les inventaires de machinerie et les données météo des dernières années a permis de générer un algorithme prédisant avec précision les stocks nécessaires à conserver en entrepôt, en tirant avantage des fluctuations météorologiques.
L’évolution accentuée des technologies cause un ennui de taille aux organisations qui résistent aux changements : non seulement, ne performent-elles plus, mais elles deviennent rapidement dépassées et mettent en péril leur survie.
Si les TI sont liées à la stratégie d’affaires pour 79% d’entreprises canadiennes, près de 19 % considèrent toutefois ce poste comme une dépense plutôt qu’un investissement, selon ce même sondage.
Les entreprises ont tout à gagner à impliquer les TI dans leur stratégie d’affaires. En modernisant leurs infrastructures, elles offrent non seulement des solutions innovantes à leurs clients, mais elles jouent à armes égales avec d’autres organisations de leur secteur d’affaires.
On s’attendrait à ce que nos plus grands joueurs économiques soient tous en avance dans ce secteur, mais ce n’est pas le cas. La situation n’est pas sans préoccuper TechnoMontréal, qui représente le secteur des technologies de l’information et des communications dans le Grand Montréal. Mise au fait des résultats du sondage Léger, la Grappe rappelle le lien très important entre les technologies de pointe et l’accroissement de la productivité et de la compétitivité des entreprises. Il est à souhaiter que le message se rende auprès des décideurs des moyennes et grandes organisations. Sans quoi, il leur deviendra impossible de suivre la parade de la 4e révolution industrielle et on ne pourra que déplorer la hausse grandissante du taux de décrochage informatique en entreprise.
Votre entreprise embarque-t-elle dans la 4e révolution industrielle?
Pour évaluer la place qu’occupent les TI au sein de votre organisation et la comparer à d’autres entreprises canadiennes, téléchargez les grandes tendances de l’étude NOVIPRO-Léger 2017.