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Intelligence artificielle : les entreprises canadiennes regardent passer la parade

Intelligence artificielle : les entreprises canadiennes regardent passer la parade

L’intelligence artificielle (IA) est sur toutes les lèvres, particulièrement au Québec et en Ontario où la recherche se développe à vitesse grand V. Des avancées phénoménales se dessinent pour les entreprises, allant des gains de productivité à l’automatisation des processus en passant par la prédiction des comportements des consommateurs. Cette révolution touchera toutes les industries, mais contre toute attente, la majorité des sociétés canadiennes ne prévoit pas investir en IA au cours des deux prochaines années, révèle un nouveau sondage de Léger fait en collaboration avec NOVIPRO. Alors que la concurrence s’intensifie à l’échelle mondiale, cette passivité des compagnies du pays a de quoi préoccuper.

Selon le sondage effectué en novembre 2017 auprès de 467 organisations canadiennes de moyenne et grande taille, moins du quart des entreprises (23 %) prévoit investir en IA en 2018 et 2019. Ce secteur arrive au 4e rang des priorités identifiées par les répondants, loin derrière les infrastructures (52 %), les solutions d’affaires (43 %) et les services professionnels (39 %). Ces dépenses sont louables, mais elles dénotent un manque de vision à certains égards.

Pour que le Canada puisse prétendre au titre de champion des nouvelles technologies – le gouvernement de Justin Trudeau a annoncé récemment un investissement de 950 M$ pour que le pays « rattrape son retard en innovation » – les sociétés canadiennes devront joindre la parade. C’est d’autant plus crucial que nos voisins du sud dépensent des fortunes pour développer l’IA. En effet, 66 % des investissements mondiaux dans ce secteur proviennent des entreprises américaines, selon des données de 2016.

Des retombées bien concrètes

Comment expliquer qu’une si faible proportion d’entreprises canadiennes de plus de 100 employés compte développer l’IA? Se peut-il que les gains découlant de cette technologie apparaissent toujours abstraits pour plusieurs dirigeants? Le hic, c’est qu’il est minuit moins une pour bien des sociétés « traditionnelles » qui concurrencent de jeunes compagnies agiles et férues d’innovation.

Je pense à cette entreprise d’une dizaine d’employés du secteur manufacturier de Québec qui peut générer en quelques secondes des dizaines de milliers de simulations pour fabriquer un produit et proposer le processus le plus efficace à déployer. Ou encore à cette jeune pousse en biotechnologie de Toronto qui met à profit de puissants algorithmes pour décortiquer les gènes de maladies complexes. La révolution est en cours, on ne parle plus de science-fiction.

Recherchés : experts en intelligence artificielle

Un autre défi de taille se dresse pour les entreprises qui cherchent à prendre le virage en IA : le recrutement de talents. Notre sondage rapporte que plus du tiers des sociétés canadiennes (37 %) peine à recruter des experts dans ce domaine. Embaucher le bon profil d’employés risque de causer des maux de tête aux responsables des ressources humaines, alors que 85 % des métiers exercés en 2030 n’existent pas encore, selon une récente étude américaine.

Le bulletin des « décrocheurs informatiques » s’améliore

Si le peu d’investissements prévus en IA nous préoccupe, notre sondage rapporte aussi de bonnes nouvelles. Le bulletin des décrocheurs, ces entreprises qui délaissent les TI et possèdent des systèmes désuets, est plus reluisant cette année. Les chiffres nous montrent que les TI occupent une place plus importante dans les organisations en 2017. En effet, 87 % des répondants affirment désormais que les TI jouent un rôle marquant dans leur stratégie d’entreprise, contre 79 % en 2016. Finalement, 31 % des répondants considèrent leurs infrastructures avant-gardistes cette année, une proportion qui était nettement inférieure en 2016 (20 %).

Souhaitons que ces chiffres positifs reflètent la volonté des entreprises de miser sur des technologies de pointe pour affronter la 4e révolution industrielle. Après tout, c’est leur compétitivité qui est en jeu, et bien souvent, leur survie.

Votre entreprise embarque-t-elle dans la 4e révolution industrielle ?

Pour évaluer la place qu’occupent les TI au sein de votre organisation et la comparer à d’autres entreprises canadiennes, téléchargez les grandes tendances de l’étude NOVIPRO-Léger 2018.