Selon une étude réalisée par NOVIPRO et Léger, 28 % des moyennes et grandes entreprises canadiennes considèrent que l’infonuagique est trop coûteuse. Paradoxalement, 49 % pensent que cette même technologie leur permettra une réduction des coûts !
« Il y a deux idées reçues en infonuagique, confirme Amine Boubekri, spécialiste en solutions infonuagiques chez E-SPACE, une filiale de NOVIPRO. Il y a ceux qui croient que c’est trop cher, et ceux qui pensent que ce n’est pas cher du tout... » Qui a raison ? « En fait, il n’y a pas de réponse définitive, croit le conseiller. Les coûts dépendent de la solution infonuagique et de l’environnement TI propre à chaque entreprise. »
Investissement vs abonnement
Le scénario classique : une entreprise cerne un besoin en matière de technologie, puis elle procède aux acquisitions nécessaires. Selon la solution privilégiée, cela entraîne un investissement plus ou moins important, que l’on décide d’amortir sur cinq ans. Après quoi, pour que tout roule rondement au quotidien, l’infrastructure TI se doit d’être bien gérée, et entretenue régulièrement. L’entreprise engage donc une équipe de spécialistes ou, à tout le moins, un administrateur généraliste.
« C’est l’équivalent d’acheter une voiture en la payant comptant, dit Amine Boubekri. On débourse un bon montant initial, et des frais d’entretien s’ajoutent annuellement. Après quelques années, on doit prévoir des sommes supplémentaires pour les mises à jour – des réparations. »
« Avec l’infonuagique, on loue plutôt la voiture », précise le conseiller. Ainsi, au lieu de faire un investissement considérable en début de projet, il y a des mensualités à payer, régulières et prévisibles, afin de profiter d’un service continu, sans devoir procéder à un entretien périodique ou à des mises à niveau.
Et on peut même louer le chauffeur ! « Une entreprise a la possibilité d’utiliser les ressources spécialisées du fournisseur de la solution infonuagique, explique Amine Boubekri. Elle se concentre ainsi sur l’expertise qu’elle a dans son domaine, et elle confie ses besoins technologiques à une firme experte dans ce domaine. »
La question des coûts
Afin d’évaluer si le passage à l’infonuagique serait une bonne affaire pour son organisation, il faut bien entendu comparer les coûts d’un passage vers le nuage aux coûts actuels de ses services TI. Combien dépense-t-on en salaires et en formation pour maintenir en place ses solutions technologiques (coût en ressources humaines) ? Combien devra-t-on débourser prochainement pour le maintien de ces infrastructures (coût des infrastructures et coût inhérent à leur maintenance) ?
Il faut surtout éviter l’erreur de donner trop d’importance aux coûts irrécupérables. À coup sûr, une somme importante a déjà été investie dans les infrastructures existantes. Ce n’est toutefois pas en dépensant plus qu’on récupère davantage, surtout si la technologie adoptée il y a cinq ou dix ans ne cadre plus tout à fait avec l’écosystème technologique actuel.
« Il faut plutôt penser au coût de renoncement (opportunity cost) d’une solution inefficace, explique Amine Boubekri. Les employés arrivent-ils à travailler à distance de façon productive ? Et qu’en est-il des clients perdus, ceux qui ont tenté une transaction sur le site web alors que le serveur interne était en panne ? »
Le coût lié à l’environnement des infrastructures (l’espace réservé aux serveurs, le coût de climatisation de la pièce, etc.) est aussi à considérer, de même que les dépenses liées aux logiciels associés (les mises à jour, les licences, etc.).
Une fois tous ces chiffres en main, on obtient un portrait global de ce qu’il en coûte à l’entreprise d’opter pour un modèle technologique traditionnel qui lui permet une maîtrise totale et très physique de ses données et de ses infrastructures. Sans surprise, pour de nombreuses entreprises, cela s’avère onéreux et accaparant !
Le prix de l’infonuagique
Lorsqu’on fait migrer ses systèmes TI dans l’infonuagique, on cède à un fournisseur externe la responsabilité d’entretenir, d’assurer la sécurité et de maintenir à jour ses infrastructures technologiques. Et l’on peut facilement imaginer les économies d’échelle réservées aux firmes spécialisées : les tarifs d’électricité négociés avec un plus grand pouvoir d’achat, le coût des formations de pointe de ses employés ventilé sur beaucoup de clients, le matériel de pointe exploité à son plein potentiel…
Pour le client, le prix à payer prend la forme d’une mensualité, qui dépend des services obtenus. Préfère-t-on un nuage privé, public… ou les deux ? Géré localement ou à l’international ? A-t-on des besoins d’archivage, de sauvegarde de données, de relève de ses systèmes (DRaaS), de logiciels de gestion de la relation client (CRM), de progiciels de gestion intégrés ?
Une fois les deux montants en tête — les coûts liés à l’investissement en interne et ceux associés à l’externalisation en infonuagique —, il devient plus simple de prendre une décision financière éclairée.
Et il n’est encore question que des coûts… car il reste à quantifier les gains potentiels sur les plans de l’agilité et de la flexibilité que confère l’infonuagique !