La pénurie de micropuces en cours dans le secteur informatique n’est pas près de se résorber et menace les opérations TI des petites et moyennes entreprises. Quelle solution s’offre à elles? Il faut faire le maximum pour prolonger la vie des équipements déjà en place ou contourner leur utilisation en restructurant complètement l’architecture des services informatiques.
Depuis que la crise sanitaire a ralenti les activités de production des usines qui fabriquent les semi-conducteurs, en plus de l’incendie qui a anéanti l’une de ces usines au Japon en mars 2021, la situation s’aggrave et touche autant les grands manufacturiers de produits informatiques que les petites et moyennes entreprises dont le fonctionnement repose en partie sur leurs produits. D'après le Portrait des TI NOVIPRO/Léger 2022, 8 % des entreprises ont des infrastructures minimalistes ou désuètes : il leur sera impossible de moderniser des infrastructures sereinement. Les projets de sécurité, de mise à jour et de développement réseautique sont de plus en plus paralysés.
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une étude sur le marché canadien de TI réalisé par NOVIPRO et Léger
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Urgence d’agir
« Attendre que la crise se résorbe n’est plus une option, car elle va durer encore longtemps, résume Roger Ouellet, directeur de la pratique sécurité chez NOVIPRO. Les petites et moyennes entreprises nous contactent en grand nombre pour que nous les aidions à affronter la dégradation de leur matériel et l’impossibilité de s’en procurer du nouveau. Mais il n’y a pas de solutions miracles : il faudra être particulièrement inventifs. »
Le mot d’ordre est d’abord de « tenter de prolonger la durée de vie des anciens produits », indique David Chapman, directeur des comptes partenaires de l’est du Canada chez FORTINET, une entreprise qui conçoit des solutions de sécurité informatique. Comment y arriver? Il est parfois possible d’ajouter des composants au matériel existant, en étant inventifs.
Tous les besoins ne peuvent être ainsi comblés, toutefois. Impossible, par exemple, de mettre en place un nouveau réseau sans fil à l’aide de ce genre de bricolage. Mais l’installation d’un nouveau pare-feu est encore envisageable, avec un peu d’huile de coude et quelques bonnes astuces. Par exemple, Canon a même continué de produire des cartouches d’encre sans puce de détection des niveaux d’encre restants.
« On essaie également d’utiliser au maximum les stocks restants de produits d’une génération précédente, ajoute Roger Ouellet. Il en reste peu, toutefois, et ces produits viennent avec le risque de ne pas bénéficier du soutien au client de la part des fabricants. »
Penser à partager des ressources entre entreprises complices et entre partenaires d’affaires est une bonne idée. « J’aurais tendance à encourager l’entreprise qui a eu le temps de recevoir une nouvelle solution informatique avant la pénurie à prêter ou à vendre son ancien matériel à d’autres, propose David Chapman. Il faudra mettre en place à plus grande échelle des réseaux de partage. Même si ce ne sera pas miraculeux et que ces stocks s’écouleront probablement très vite. »
Tout repenser
Quand ces solutions s’avèrent impossibles à mettre en place, NOVIPRO et FORTINET incitent leurs clients à transférer toute leur architecture technologique vers des infrastructures logicielles ou vers l’infonuagique. « Il ne faut pas avoir peur de faire des changements structurels importants, indique Roger Ouellet. Il faut planifier le futur immédiat avec de nouvelles ossatures informatiques. »
En temps de pandémie, le télétravail permettra aussi aux entreprises de reporter à plus tard certains renouvellements. « Il n’est peut-être pas nécessaire de refaire des architectures complexes au bureau si les employés ne reviennent pas y travailler dans l’immédiat, dit Roger Ouellet. Il y a moins urgence. Le télétravail peut être envisagé à plus long terme et constituer une partie de la solution. Même s’il ne règle pas tout. »
Les entreprises doivent sortir des sentiers battus. Une occasion, peut-être, de faire des restructurations bénéfiques sur d’autres plans? D’après le Portrait des TI NOVIPRO/Léger 2022, 34 % des entreprises souhaitent investir dans le cloud, ce qui peut être une solution pour les éléments pouvant y être transférés.
La pénurie force à réfléchir à des solutions inusitées.
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